Cet
auteur, décidément pas con du tout, se rend compte que, quand il
débarque, à chacun de ses débarquements, ailleurs dans ces là bas
vers lesquels il projette son corps et son sac, engoncé et exalté à
la fois, comme si de quelque part d'entre les plis du sac émergeait
ce qu'il a du mal à refouler, le sac et lui bien entendu ne faisant
qu'un, émerge dis-je ce qui le lie à sa condition répétitive de
voyageur. Du sac de sa condition de voyageur, ou plutôt de façon
plus réaliste, de sa bouche débarquant, lui vient immédiatement
une citation qui marque le lieu, un lieu, le lieu de son
débarquement..., et il évite, aujourd'hui fort de sa découverte,
il évite s’il le peu, quitte à appuyer sa main fortement sur sa
bouche d'où, pour sortir poussant sa paume quelque chose insiste.
Car d’entrée, la pollution du réflexe de la citation pollue,
polluerait même un réflexe sain s'il en existait un, vite vite la
citation remplacerait le voyage lui-même juste après l'arrivée le
débarquement, le voyage deviendrait celui d’un autre voyageur,
l'arrivée celle d'un autre.
Assez
commun somme toute, assez facile lorsqu'on trempe dans un milieu
littéraire, car ce réflexe est à l'origine de la citation, la
citation a une figure, vient d'une figure, d'un de ces grands auteurs
ou philosophes ou empereurs que l'on trouve dans l’encyclopédie,
toujours eux-mêmes déjà, à l'époque, une citation venue à leur
bouche au bon moment, et proférée, à la bouche au bon endroit,
dûment notée par leur secrétaire particulier, eux, grands auteurs
philosophes empereurs en quelque sorte en répétition vers le futur,
projetant la scénographie de leurs traces et monuments, verbeux,
verbaux symbolique vers la postérité… Un tel effort depuis qu'il
s'est rendu compte de cet honnête travers..., il n'en peut plus.
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