On
émigre avec son costume du dimanche, de mariage souvent, fines
rayures sur bleu marine et il dure et on le fait durer et il devient
celui de tous les jours y compris sur le chantier, pantalons tire
bouchons et chaussures de ville qui rebiquent qui d’ailleurs sont
aujourd’hui très à la mode, sans talons obligeant à marcher en
canard pour ne pas que les couilles se heurtent, ou l'idée d'une
virilité travestie incarnée, veston perdant forme et teinte peu à
peu ou rejoignant une sorte de bleu marine des vestons qui se perdent
eux-mêmes oubliant leurs fines rayures. Dans toute photo noir et
blanc dans laquelle on ne peut conserver le son du bal, on devine
cependant les attributs de l'immigration dont nous faisons partie,
absolument, tous, jadis peut-être et maintenant par empathie
intellectuelle, romantique, imaginative, esthétique, humaine,
familiale.
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