jeudi 26 février 2015

Lumière fossile /4

Il semblerait que ce soit comme quelque chose d’impossible, aujourd’hui, de regarder, de guetter les étoiles filantes sans simultanément penser le raconter le lendemain - car à l'heure où l'on guette, les autres dorment, en principe - en parler, raconter, comme d'une chose rare précieuse et rare. Hors du temps commune et en même temps datée et signée. Ce que je fais dans la nuit de mercredi à jeudi, guetter les étoiles filantes, constatant qu’ici même dans cette sorte de désert finalement imaginé ou complété par l’homme et réduit à plus que de la nature déserte et désert de ce fait, les bords du paysage sont beaucoup trop lumineux, les collines toujours dissimulant d’autre collines mais aussi des villes la nuit des boulevards toujours trop éclairés et des projecteurs trop puissants inutilement qui ne servent qu’à éclairer des cours vides cernant des locaux pleins, ce que je fais, le fait de voir guetter et voir, je le raconte le lendemain, brièvement.
Emeline, elle, comme dans tous les domaines du langage m’a devancé et surtout en beaucoup mieux mettant la forme, disant qu’elle aussi et surtout elle à cherché et attendu et regardé les étoiles filantes cette nuit dont une, spécialement une, quelque chose de souligné comme l’étoile filante de sa vie traversant la totalité du ciel visible cette nuit passée comme dans un dessin très nette avec sa queue constante et qui une fois disparue la persuada de retourner se coucher car, après une telle vision tout pouvait bien arriver y compris le surgissement du sommeil tant désiré, elle en tout cas désignée et rendue digne de dormir par ce signe esthétique du destin. Emeline rajoute toujours une certaine quantité de réel au degré de l'expérience, embellie l’événement, le date et le rend date historique moment extatique plus encore que personnel, totalement identifiée à l'événement ou poursuivie tout simplement rattrapée elle-même parce ce qui fait unité vie et carrière dans sa vie sa carrière de comédienne, dans les moments aussi intimistes que le petit déjeuner où la confiture est elle aussi « divine » comme la lumière elle-même « sublissime » ou cet autre événement lourd et surpeuplé que représente tel ou rel être humain de sa connaissance : « adorable, tout simplement adorable ».

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