Il
semblerait que ce soit comme quelque chose d’impossible,
aujourd’hui, de regarder, de guetter les étoiles filantes sans
simultanément penser le raconter le lendemain - car à l'heure où
l'on guette, les autres dorment, en principe - en parler, raconter, comme d'une chose rare
précieuse et rare. Hors du temps commune et en même temps datée et
signée. Ce que je fais dans la nuit de mercredi à jeudi, guetter
les étoiles filantes, constatant qu’ici même dans cette sorte de
désert finalement imaginé ou complété par l’homme et réduit à
plus que de la nature déserte et désert de ce fait, les bords du
paysage sont beaucoup trop lumineux, les collines toujours
dissimulant d’autre collines mais aussi des villes la nuit des
boulevards toujours trop éclairés et des projecteurs trop puissants
inutilement qui ne servent qu’à éclairer des cours vides cernant
des locaux pleins, ce que je fais, le fait de voir guetter et voir,
je le raconte le lendemain, brièvement.
Emeline,
elle, comme dans tous les domaines du langage m’a devancé et
surtout en beaucoup mieux mettant la forme, disant qu’elle aussi et
surtout elle à cherché et attendu et regardé les étoiles filantes
cette nuit dont une, spécialement une, quelque chose de souligné
comme l’étoile filante de sa vie traversant la totalité du ciel
visible cette nuit passée comme dans un dessin très nette avec sa
queue constante et qui une fois disparue la persuada de retourner se
coucher car, après une telle vision tout pouvait bien arriver y
compris le surgissement du sommeil tant désiré, elle en tout cas
désignée et rendue digne de dormir par ce signe esthétique du
destin. Emeline rajoute toujours une certaine quantité de réel au
degré de l'expérience, embellie l’événement, le date et le rend
date historique moment extatique plus encore que personnel,
totalement identifiée à l'événement ou poursuivie tout simplement
rattrapée elle-même parce ce qui fait unité vie et carrière dans
sa vie sa carrière de comédienne, dans les moments aussi intimistes
que le petit déjeuner où la confiture est elle aussi « divine »
comme la lumière elle-même « sublissime » ou cet autre
événement lourd et surpeuplé que représente tel ou rel être
humain de sa connaissance : « adorable, tout simplement
adorable ».
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