jeudi 26 février 2015

Lumière fossile /11

Ici la découpe est indiquée clairement par : Partie Deux. Merci à l'auteur. Cet auteur, grâce lui soit rendue, vient de me fournir la solution, la découpe idéale, en prévoyant une partie Deux puis une partie Trois. Et puis d'ailleurs après une très courte réflexion qui n'en est pas une, la partie Trois est bien meilleure que les deux autres parties, la Deux n'ayant rien à envier à la Un au niveau de la nullité convenue qui, ô déception, cet auteur si auteur et si haut, utilise : «Mais que penseraient mes collègues de l'agence s'ils me voyaient dans un tel accoutrement" oui en effet... ou du genre... que penserait ses collègues de la maison d'édition de la future maison de retraite de sa concession à vie ? - et donc, nous aurons une partie arrière de l'animal-livre, la selle et la quatrième de couverture protégeant la selle, une fois l'objet découpé. Le geste demeurant le même, facile nous en avons à présent l'habitude, déchirons, sans complexe sans culpabilité excessive. Il arrive que ni Une ni Deux ni Trois, les parties, ne nous satisfassent, que le désert du désintérêt habitât un ouvrage et que le froid lui-même qui nous habitait simultanément sorte de nos gonds, face à lui, en deux coups de cuillère à pot et fende ses pierres. Peu importe, la question ne se posera pas, la question du don s'entend. Pour le reste il faudrait réécrire le livre, reformater l'auteur, ses études ses abandons ses parents, ses grands parents, und so weiter. Aigreur ? Quelle aigreur ? « Si c'est bon à lire, si bon, miam délicieux même, c'est moi moi qui l'ai écrit comme je le lis lis, là, écrit par moi très content de moi moi dans mon fauteuil de lecteur, ou tout comme alors puisque la'utre c'est l'autre comme moi-même ? ». Pas d'acidité superflue qui nous détruirait, pas suicidaire critique au point d'en vouloir à un tas de mots. Pas un tout cependant ? Certes chaque livre est indépendant mais une partie essentielle de ce tout qui nous transporte pour nous faire vivre plusieurs fois, n'était-ce point son but, nous déçoit. Quelle déception que la panne, quasi la mort, malaise, colère. Ainsi le livre traverse la pièce, élan et impulsion donnés par : Phrases de trois lignes au format Actes Sud. Tel texte mériterait de s’étaler en véritables phrases, en long, je parle du thème et du genre essai, chaque phrase plus ou moins castrée qui n’est pas reliée à la précédente l'est encore moins à la suivante. Comment le texte peut-il bien se faire dans un cas pareil ? La préface annonce une écriture déliée et inventive et nous nous trouvons devant un cadavre inidentifiable genre traduction de l’anglais commercial passée au filtre internet et reformatée pour qu’un étudiant passant par là puisse faire un copié-collé sans effort suivant le pointillé. Une énumération de noms propres et de dates à retenir pour le Pictionary, du genre genre. Une écriture rendue anonyme et incompréhensible. L’écrivain ou le traducteur, à qui la faute s’il faut un fautif ? Qui ? Dans la forêt des lieux communs non revisités, cet autre, belle histoire pas de style, trop journalistique, attend la réaction du public, l'auteur s'adressant à son public lointain le public déjà, comme assis sur ses genoux,  l'auteur se tourne encore, pivotant sur sa chaise de bureau pour sourire à ceux qui se tiennent là dans son dos, silencieux, calmes, admiratifs, en attente ; vieille fesse de la littérature. Allant au bout tenant la distance autrement dit épuisant la monture, irritant ses muqueuses, plus qu'un mouvement pompant ahanant dans/sur un cheval mort, volume du volume, volume de l'ouvrage, épais plein de rien, miroirs successifs, succession édentée, vide de l'auto-apitoiement apitoiement de l'auto-succion, défilé de riens, perte de vitesse, on pose le pied dans un étron, sensation molle et glissante précisée, et du coup, plus du tout envie de suivre l'auteur, d'être l'auteur, d'être cet auteur couvert de merde grasse et qui s'y roule sans savoir qu'il s'y complet, nous ne fabriquons plus le livre, dégoût, mise en orbite de l'objet.

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