Petite
leçon de poésie
(Nouveau
théâtre du 8ème/Lyon le 29/4/16)
(+
contraintes)
1
Le
maïs en Queue à mis en miette deux vénus, queue javelle deux
petites haies de cyprès ténus, haïes temps haie mais détesté ?
Jeux de croix levant sas et augmentant le thé au lait (Google trad)
Que
sont mes amis devenus ? ...
Aucune
idée... !
2
Où
irais-je si je pouvais aller...
Que
serais-je si je pouvais être...
Que
dirais-je si j'avais une voix ?
(????)
Déjà
que dire est dur
mais
dur est aussi dire
et
dire de dur quoi ? Que dire de dur ?
Dire
et devoir donner à dire
du
dur de plus en plus dur et qui dure plus on dit
plus
on dit de dur qu'il est aussi dire...
Mais
dur dure quoi ? Plus ou moins le temps de dire
que
dure la façon d'aller à ce qui dure
autrement
dit de dire le dire de ce qui est dit du dur qui dure qui dit que ça
dure
le
temps qu'il faudra pour dire ce qui dure dans le dur
Mais
franchement dire que du dur dure ne me dit pas autant que dire
que
dans le dire dure certainement une part de dur (virgule ,
geste)
la
part de ce qui est dit lorsqu'on dit que le dire
ne
dépasse pas la durée du dur.
Suis-je
clair avec le dire autant qu'avec le dur ?
3
Mais
bon, la poésie et heureusement heureusévénement :
La
poésie doit avoir pour but la vérité pratique
la
poésie utilise ce qu'elle a sous la main plutôt que rien
La
poésie doit être ciblée, pratique, la vérité
Patrick,
lavée
et vérifiée, la vérité.
:
Si j'étais riche (par exemple) j'aurai
pas besoin de faire de la poésie
°
Fernand
le poète :
Les
pustules de Gudule
remontent
jusqu'à
son cul
(C'est
bien Fernand ! Dès que c'est joli c'est de la poésie)
Quand
je pense à Fernand, je band je band !
(bouleversant
non ?)
(mais
nous sommes encore dans la poésie)
°
Représente-toi
d'ailleurs la diversité des jeux de langage à partir des exemples
suivants, et d'autres encore:
Alexandre
envoya quelques animaux à Aristote.
La
palette en carton diminue les troubles musculo-squelétiques.
La
lumière est bleue, d'un tel bleu, dans un tel bleu, même mourir ne
serait pas un mal.
Sortir
sans foulard c'est s'enrhumer spirituellement.
La
pénétration de la patate dans les territoires de l'est.
la
poésie, sauf en cas de légitime défense ou sous l'effet d'une
forte émotion intérieure
(Il
est intéressant de comparer la diversité des outils du langage et
de leurs modes d'emploi, souvent divergents)
Il
doit être possible par des tableaux et des diagrammes de représenter
les résultats d'une expérience sexuelle.
Mieux
que l'EPO / La poésie est l'oxygène de
l'esprit / Le poème en est le globule rouge (insert
sur le pouce : 29 4 16)
Emplacement
où le public se baigne à ses risques et périls.
En
un mot, il s'agit de montrer que la pensée n'est jamais superflue.
L'ampouleuse
remplaça alors le formage à la main et permis la fabrication en
continu.
Pour
la première fois, une sieste sans fusils était descendu sur la
ville allongée dans un sommeil inquiet.
S'abandonner
au pouvoir des mots grâce à un support audio enrobant et
suggestif.
L'omniprésence
des consonnes explosives rend difficile une lecture au micro nu.
L'emphase,
l'esprit et le papillotage qui y règnent, sont à mille lieux de la
nature.
Donner
des ordres, agir d'après des ordres, agir selon son propre désordre.
(Auto-Sifflet
admiratif)
Rapporter
un événement après l'avoir emprunté malhonnêtement, (ce
qui est le cas ici).
Décrire
un objet en fonction de ce qu'on voit, ou à partir de mesures que
l'on prend, parfois sans lunettes.
Produire
un objet d'après la description d'un tiers lui même absent lors de
l'événement.
Traduire
d'une langue dans une autre puis d'une langue dans une autre puis...,
établir conjonctures et hypothèses.
Résoudre
des problèmes gastriques en lisant de la poésie, rien n'est sur
mais, nous tentons.
Pour
produire un objet de singes, une description trottoir
Certains
avec zèle, grâce, en effet, saluent, et prient
Donner
des hôtes, le feu et d'après des commandes -
Décrire
non objet en fonction de l'axe
Voit
de ce, ou de la mesure Que l'on Pre – (Merci Google
trad)
4
Quel
age a le poète ? demande la petite Marie Pierre
Le
poète est sans age ! lui réponds-je
°
(gnangnan:)
...tous ces livres dans la bibliothèque, tu ne les lis pas tous, pas
tous à la fois comme tous ces panneaux dans les rues que tu ne vois
pas tous en même temps, pour selon... ils sont là, personne ne les
lit tous en même temps, pour selon... laisse moi te dire que la
poésie c'est tout pareil, ELLE EST EN TOI TOUT LE TEMPS ELLE
SOMMEILLE ET SORT PARFOIS DE SES GONDS ET C'EST PAS TOUJOURS BON,
mais la plupart du temps elle ne regarde que toi et ton intérieur,
cependant elle est là toujours là en toi et parcourt le monde en ta
compagnie prête à s'extraire de toi telle une richesse endormie
mais pas complètement...
La
poésie sort de ses gonds
et
c'est pas toujours bon
dit
alors tonton.
(Fernand
le poète)
Mais
la structure du langage est infinie
comme
le pipi du ouistiti
en
nage.
(Fernand
le poète)
je
suis aimé
(1)
J'ai
atterri par hasard sur ton profil
Bonjour
je
suis Eugénia une jeune femme joviale et charmante, très
attentionnée j'ai envie de connaître une personne qui me surprendra
je
cherche un homme comme toi qui partage mes passions et saura me
combler (waouh!)
j'ai
très envie de te voir car ton profil me plaît (quoique
le nez... mais je m'y suis habitué),
j'espère
vivre une relation chaleureuse auprès de toi (l'hiver
c'est bien)
j'ai
hâte de te rencontrer, je serai de passage dans la région le mois
prochain
contacte
moi le soir , bisous
Je
m'accorde sans honte des petits plaisirs avec les mecs qui me
plaisent
je
suis drôle et j'aime les jeux coquins (con trop
pétri)
on
pourrait faire connaissance
je
te mets des photos de moi, mais n'hésite pas à visiter mon profil
(mhhh,
rien n'est plus trompe-heure qu'un
profil-heureux)
bises
à très vite j'espère
Coucou
(coucou!)
j'ai atterri par hasard sur ton profil hier soir et j'ai flashé sur
toi (putain les yeux !).
J'aimerai
beaucoup faire ta connaissance et plus, si affinités
j'espère
que tu accepteras ma demande de contact,
bisous
à toi !!!
Salut,
je viens de déménager près de chez toi (ça
se précise) et je cherche à
rencontrer des gens avec qui bouger, sortir, faire la fête !!!
(tout ce que je déteste!)
En
général j'aime les personnes qui ne se prennent pas la tête (moi
si !) qui aiment s'amuser (moi
pas!),
ça
te branche qu'on se voit ? (non !)
Je
te mets d'autres photos de moi pour t'aider à te décider :
regarde la pièce jointe... (moue)
petit avant goût !! (hin
hin)
contacte
moi !
À
bientôt.
Salut
je m'appelle Mélissa ! Je pense qu'on a plein de points communs
à se découvrir
j'espère
que tu vas accepter ma demande qu'on puisse faire
connaissance
et peut-être se rencontrer
à
très vite bisous
Salut
à toi, j'ai vu ton profil sur « Infidèle », pas mal !
Je
suis en couple mais je m'ennuie, j'ai envie de goûter à d'autres
plaisirs,
je
cherche des plans d'un soir plutôt hot, car j'aime les jeux très
coquins
Mais
d'abord faisons connaissance, tu aimes quoi ?
(dubitatif)
Mon
mari est en déplacement cette semaine, si tu veux on peut se
retrouver chez moi
envoie
moi ton tel par message
PS :
si tu as peur de passer à l'acte on peut se voir sur le tchat webcam
c'est
comme tu préfères
Je
peux vraiment être moi sans tabou et sans limite
5
(Isobare)
En
fait tout va bien, tout va vraiment bien, on ne s’en rend pas
compte, pas vraiment compte, tout est fluide à tel point qu’on ne
se rend compte de rien, on se déplace sans s’en rendre compte, on
est là..., aucune différence, il n’y a pas de différence, aucune
différence entre là et là, tout est liquide serein et sans
conscience,
tout
va bien, rien ne, rien n’accroche rien ne heurte au point qu’on
ne sait pas de quoi est fait notre sol, l’instant, nos gestes, quel
sol et à quoi se réfèrent-ils, qu’ils possèdent des
articulations, ces gestes ?
Un
nuage d’odeurs variées plaisantes, odeur l’une après l’autre
denses et plaisantes qui nous baignent..., les repoussants sont
repoussées, les cris charmants sont écoutés, les nuisances sonores
rejetées, mais il nous les faut, dans un haussement d’épaule, un
rire, un mépris léger, salutaire...
Il
nous faudrait je dis bien il faudrait, quoique, dé ve lo pper, mais
impossible évidement, qui du photogramme ou de la poule ? Ce
mouvement fluide nous entraîne sans que nous en sachions trop, le
fluide nous ôte délicieusement la conscience du vécu, le poids
lourds de la conscience du vécu parfois certes merveilleuse, la
plupart du temps, rien, un peu à l’étroit toutefois,
malgré
le sourire sous gélatine.
Je
suis aimé
(2)
Encore
faut-il savoir utiliser l’intérêt qu’il y a à
utiliser un tel. Faut-il dans cette permanence idiote, que nous
restions sur notre faim, durement ? Un homme devrait se soucier de
son domaine délicat et à couper le souffle de vie, à chaque fois !
Plus de 18 millions d’hommes à travers le monde ont essayé ces
célèbres pilules masculins et fait état d’un bon coup de pouce
dans le secteur amoureuse !
Essayez
cette formule, alors que les prix sont super bas! Sale temps toutes
Octobre, essayez-vous ! Glisser vous en elles plus, zipez déziper
retournez plus ou outre-vent rien n’y fait grave au mieux encore
couette dessous, remue-ménage à deux ou trois profitez l’étendement
du temps, le froidi et la chaleur votre autant oui, faire en avant
que pleurer du ciel car sale temps, mais oui profitez vous sentir dur
dans la femme est bien saison si profitez allez vous cet homme qui
souci fait de foi de si autant en raison tant en raison actez soudez
vous corps avec partenaire à vous soumise et délicat dans son
domaine coupez la vie en deux et la poire au célibat faite, testez
donnez vite au résultat incroyable tant car voilà, ce cinéma est
la vie,
votre
étonnement parcourez et coupez ce souffle tant grâce de ces
petites pilules qui dans corps et action vont tant profiter malgré
la saison évidente mouillée car plus encore vous décidez dur et
pomper la merveilleuse tout en même temps les prix fermement tenus
actés profitez du moment la baisse occasion !
18
millions d’hommes dans le monde du domaine amoureuse et plus encore
de femmes par la pratique de la grâce de ces pilules vrai coup de
pouce et bon coup de résultat prouvé masculin étendu et tant de
raison par refus impossible prenez commandez la raison en est la vie
le plaisir les prix plus bas encore super bas profitez comme tant
d’hommes pour les femmes et les femmes heureuses du délicat
domaine approfondi plus et longtemps attendu le voila
l’invention
mystère oui dans son domaine, parler et dit tant les preuves dites à
travers le domaine essayez vous au lit asseyez vous au si et tant le
coup de pouce dans le secteur si amoureuse occasion telle alors,
hésitation, non !
6
(Fromage
de tête)
Un
tel geste multiplie lentement, tranquillise les constats agréables,
les constats agréables cerclés d’or au ventre, les constats
constellés de l’intérieur comme ventres jaunes mariant leur fille
les deux mains croisées dans le dos allant à sa rencontre à la
cime, en haut de la cour, pour l’heure.
Il
y a un temps et un rythme, il s’agit tranquillement mais avec
méthode jusqu’à une certaine irritation joyeuse de la gencive,
d’aller chercher la particule minuscule incrustée, de tourner
autour d’une des dents, en rond bien assis agréablement tassé, ou
debout les mains reposant sur les hanches, bien calées sûr de
sa fortune et de la bonne, un œil sévère mais juste, un regard
intérieur de satisfaction sur son panoramique intime large étendu
et confort, sur l’ampleur même de la satisfaction.
Une
intense satisfaction, certes pas la plus noble quoiqu’elle passe
par la bouche, la bouche reine des lieux et des sensations, elle qui
arrête le cours du temps précipité comme toute intensité, la
bouche, lieu de rumination des pensées comme des particules
post-repas qui charrient des pensées heureuses entretenues par le
courant de la longueur en bouche lieu de réflexion, lieu de la
sensation. La pensée prend corps de la sensation de penser encore
faut-il cette longueur pour un sentiment d’existence massive, un
regard sur soi-même en son intérieur satisfait, là nécessaire là
indispensable, là du contentement, ici bien exactement, la langue
tourne et répète, augmente sa puissance de vie la notre.
7
(Promotion
terre)
L’indestructible
Emmanuel Valentin Vivant le plus que vivant et sans doute le plus
Vivant des vivants morts de la planète plus que quiconque, ne peut
mourir bien qu’il soit mort. Cet avoir été, ce squelette
d’Emmanuel Valentin qui traine là-dessous est celui d’un Vivant,
Vivant de génération en génération de Vivant.
Bien
qu’enterré là ce Vivant, c’est comme si ses attributs peau sur
muscles muscles sur squelette pour schématiser on en a tant besoin
pour comprendre sans se fatiguer, qu’ils sont encore ces attributs,
et lui, ce qu’il sera un certain temps, qui, bien qu’enterré là,
n’est pas mort, demeurera Vivant. C’est un peu idiot à force. Il
serait mort s’il était Mort mais il est Vivant et sans doute plus
Vivant que quiconque parmi les Vivants recensés beaucoup beaucoup
plus qu’un Mort ce mal nommé qui maintenant est vraiment mort.
De
son vivant Vivant était vivant déjà et pour toujours Vivant, sans
arrêt sans date, plus que Durand ou Martin déjà pas du tout Vivant
mais Durand et Martin pour l’éternité en raccourci qui se
profilait, ce qui est moindre quand on ne s’appelle pas Vivant. Eux
qui sont maintenant quelque chose comme durand et martin rien de plus
et ça fait une différence croyez-moi, c’est gravé sur cette
pierre. Ils ont là-dessous comme ils avaient déjà là dessus, un
squelette de Durand et un squelette de Martin qui sonne nettement
moins bien que squelette de Vivant, Vivant le bien nommé alors
qu’eux les très mal nommés étaient Durand et Martin aujourd’hui
à peine durand et martin.
« Tu
penses que Prudent serait encore prudent, que Second serait passé
devant, que Parlant ce bon vieux Parlant toujours aussi bavard suçant
philosophiquement les violettes par la racine parlerait encore une
fois là-dessous ? Non hélas oui, ce défunt Parlant, ce malheureux
Chanceux autant que ce pauvre et héroïque Rémy Prudent qui
assassiné par la Gestapo en 44 est toujours ce Prudent que nous
avons connu et je le dis par respect, mais moins, beaucoup moins
vivant que ce Vivant parce que mort.
Nous
sommes à coup sûr platoniciens, lorsqu’il critique,
Platon, les longs métrages américains qu’aucun humain d’âge
sensible ou de sensibilité fragile, ne devrait regarder, car ce
que produit l’effet de ces films sur la mimésis, et ce qu’elle
produit ensuite fidèle à elle-même, nous le constatons chaque jour
sur les populations d’humains d’âge sensible ou de sensibilité
fragile. Les actes se révèlent, ça fait du dégât, la nuit
tombe, les quartiers s’animent, les êtres sortent d’eux-mêmes,
hors d’eux ils font vraiment n’importe quoi, et surtout si on les
encourage.
Beaucoup
moins Aristotéliciens nous sommes lorsqu’il court, Aristote, dès
la fin de son cours en voir de ces métrages inconvenants de
l’idéologie très très librement libérale. Impatient et
juvénile, toujours levant la jambe plus qu’il ne convient cet
Aristote, avec cet air sympathique léger et jeune, impatient de
jouir de ces tragédies bruyantes en couleurs pastelles qui selon lui
et au contraire de Platon, distillent dans la distance, s’immiscent
dans la réflexion éventuelle, en produisent d’ailleurs. En aucun
cas ne produisent du réel qui exprimerait du réel à exprimer
ensuite comme du réel seul, pur jus, pur et dur et tel quel, ...qui
empêcherait les populations sensibles de rentrer en elles-mêmes et
de se demander ce qu’elles sont en train de faire, là, devant un
feu à base de pièces métalliques, matériaux composites et pneus,
fumée noire, objet de propriété, qui hier encore, roulait.
Ce
Platon, lui non-plus, ne serait n’est pas à ce qu’il parait ce
froid pisseur coupeur d’envies que l’on a bien voulu portraiturer
sans vraiment le connaître, cependant certes, mais un humoriste
réfléchi. Je ne voudrais pas faire croire oh non que je me rallie
à l’un ou à l’autre qui sont quand même des moralisateurs
philosophiques, des poseurs à qui l’on emprunte au besoin ici ou
là [ - faut que ça serve, l’exemple ne court pas les rues ] ce
dont on a besoin.
…car
Titeuf, le philosophe des jeunes, Titeuf, a fait beaucoup de dégâts
lui aussi, toutes strates culturelles confondues. Souligner, la
parole, de cette façon, de ces enfants dont la question, la seule et
perpétuelle question est : comment pourrais-je me cacher
dessous le lit des parents et savoir ce qu’ils font (enfin, c’est
ce que disent les psychologues) ? Pouah quelle vulgarité quelle
glissade dans la bassesse et les bas instincts : un danger pour
la jeunesse.
Bien
que l’instinct de conservation et d’accouplement ne peuvent
devenir esthétiques que par la consécration morale ou par le
comique, il est néanmoins intéressant de voir que les conséquences
naturelles, leur satisfaction, peuvent entraîner des situations qui
sur le plan esthétique, peuvent nous sembler encore plus grossières.
Voir
Spirou, qui a bien évolué dans la hardiesse des images, mais aussi
des thèmes, de l’ambiance beaucoup plus adulte que naguère, oh
si, si l’on compare, et qu’enfant nous comparions déjà sans
relâchement, très très et curieux de tout et de beaucoup, oui
déjà, …si l’on s’en réfère au passé des images, où un
bouquet de fleur devait remplacer la vue d’un pistolet,
l’éclatement des étamines se voulant sans doute, tentative de
meurtre : cela cautionne aujourd’hui, et la liberté
d’accueil d’une diversité frôlant l’obscène de la pensée
minimum, touchant ferme la liberté d’une certaine violence sans
pensée.
Habitant
ces moqueries lisant ces bévues on rit de tout, des pires travers,
…on se taille facile dans Spirou, ça clash sec dans Spirou !
D’une
certaine façon, l’un et l’autre, Platon et Aristote, s’entendent
pour dire mais on ne les entend pas, qui entend-on aujourd’hui en
faisant l’effort d’ ?
Ils
s’entendent pour dire, que, ça ne devrait point être, ça comme
ça.
Ce
qui est dit là imposerait de penser la mimésis autrement qu’à la
manière Aristotélicienne.
Si
l’on conçoit la mimésis non pas comme l’imitation d’une
action mais comme une opération d’actualisation, ça va tout
de suite mieux.
Mais,
mais...
8
« La
solubilité du sucre n’est pas quelque chose qui se voit, c’est
une propriété durable qui, contrairement par exemple à un état,
couleur, densité… est, on l’a vu, attribuée sur la base de
faits non pas réels, mais possibles. Or pour nous autres, un fait
possible n’est pas un fait puisqu’il n’est pas essence, objet
d’aucune intuition sensible, possible.
Ce
premier aspect du problème semble propre à l’intuitionnisme
positiviste. Quant à Magali et son front, le phénomène est
identique. Son activité sexuelle, s’il y en a une, ne se voit pas
sur son front. Je veux dire par là que, ce n’est pas écrit :
« Je
fais l’amour tous les jours, plusieurs fois par jour, pas du tout,
je m’y refuse, je ne sais pas comment ça marche, ça me fait peur,
j’adore ça, je n’arrêterais pas de jouir si c’était
possible, avec quelqu’un mais qui, ce matin encore sous le bureau
je, ou dans la cabine de douche, j’y pense sans arrêt, je n’y
pense pas du tout, on y pense à ma place, etc. etc.…»
Peut-être même que malgré l’accumulation, l’agglutination des
mâles autour de Magali, parfois plusieurs en une seule journée,
elle refuse tout en bloc au moment de passer à l’acte, ça s’est
vu.
Tout
ça n’est pas écrit sur son front. On ne sait rien des activités
sexuelles de Magali. Mais qui cela intéresse-t-il ?
Nous bien sûr ! Curieux comme on est. Et moins on en sait plus
tout ça nous intrigue, plus on veut en savoir en savoir quelque
chose. Nous sommes comme ça. Pourquoi Magali et pas une autre ?
Mais
précisément, selon quel modèle faut il comprendre l’action
individuelle et qui plus est, mystérieuse peut-être
inexistante ? Comment concevoir cet objet particulier qu’étudient
les sciences humaines, à savoir : autrui ? Autrui =
Magali.
Ça
ne sert à rien de penser à cet objet d’étude, on n’en sait
rien, il se rétracte à mesure que nous avançons, mais nous
continuons, c’est la science. Ça nous obsède, on pourrait devenir
violent, on pourrait s’en prendre à Magali qui ne comprendrait
rien à ce qui lui arrive.
Faire
l’amour pour Magali est une possibilité que nous lui accordons,
dont nous la sentons capable, activité dont nous pouvons nous mêler
le cas échéant. La science est comme ça, ses objets d’étude
nous entraînent loin. En ce qui concerne Magali nous souhaitons
qu’elle nous entraîne plus loin encore.
Bon,
on ne va pas passer notre vie à chercher comment quand Magali ou
jamais. A quel moment ou jamais Magali s’active ou oui ou non ?
C’était juste un exemple, un rien soudain qui peut nous obséder
scientifiquement, obséder la science.
La science : vouloir tout savoir et se focaliser sur un objet
d’étude, voila. Parfois on se proposerait même, très intéressé
comme personne on se proposerait comme instrument de contrôle de
saisie de vérification. Il semble pourtant que ça ne marche pas
comme ça, pas à tous les coups.
9
J’observe les arbres et toute la végétation quand il y en a, toutes les maisons, les murs, les jardins compris dans un mètre carré de terrain. J’observe quel en est le climat.
Les vents dominants ne sont pas les mêmes que si le terrain est choisi dans un autre coin du jardin, ici ce n’est pas ailleurs, ce n’est pas comme là bas. J’observe la surface de la terre ou de la moquette dans le cas de l’observation d’un mètre carré de sol d’appartement.
Je regarde tout ce qui est sur le sol, les insectes, les matières en décomposition, telles que les fleurs, les feuilles. Je creuse le sol quand je peux creuser le sol.
Je recherche les couches d’humus, d’argile, les pierres, les racines du cerisier, les objets métalliques enterrées là depuis longtemps, les bouts d’os et je tombe sur Fifi le lapin enterré en juin 1967.
Je découvre des vers qui vivent là et des insectes, je prends ma loupe et je note ce que je vois. Et ça fait de la poésie contemporaine. Un seul mètre carré de terrain réserve bien des surprises alors que deux hectares de poésie contemporaine, peu.
Je creuse à différents endroits du carré, et je compare les différents endroits du carré entre eux. Le sol où pousse un arbre n’est pas un simple composé minéral. La portion de moquette où est posée la table télé n’est pas la même que celle qui supporte le frigidaire depuis 10 ans.
L’arbre agit sur le sol par l’action de ses racines, de ses feuilles mortes et de bien d’autres choses, alors que le frigidaire très lourd se contente d’emmagasiner des cochonneries sous lui tout en laissant rouiller ses quatre pieds, qui laissent une marque sur le carrelage quand on déménage.
Ce qui glisse peu à peu sous le frigidaire agit sur le sol de la cuisine qui est sous le frigidaire.
J’étudie le rapport entre le sol, la végétation et les animaux, je fais de l’écologie en même temps que je fais de la poésie contemporaine.
Certes une population vit sous le frigidaire, une population qui ne craint pas la chaleur du moteur, qui peut-être même en bénéficie pour s’accroître, mais cette vie paraît moins intéressante que l’inventaire d’un mètre carré de sol de terre que l’on explore pour son plaisir dans le jardin.
Ce qui pousse à creuser également c’est cette âme d’enfant que nous avons gardée en nous, ça agit bien mieux qu’une pelle et ça risque à tout moment de faire surgir un trésor dont nous serions l’exclusif propriétaire.
Imaginons ce que nous pourrions faire avec tout cet argent toutes ces pièces d’or, dont nous ne parlerions à personne, bien entendu.
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