L’inconvénient
avec le piano de la douleur ce sont les corpdes, leur manque de
fiabilité leur fragilité. Il faut maintenir une température
constante sous peine de voir les corpdes se casser. Dans le cas de
trop grands écarts de température, on peut s’attendre au pire,
adieu la musique. Le matériel coûte cher. On peut acheter et c’est
ce que souvent par facilité l’on fait, on peut acheter du matériel
à l’Est, avec la possibilité d’avoir de très jeunes voix pour
pas cher, mais de médiocre qualité, peu fiables. Matériau
provisoirement docile mais dolent. On le paie ensuite, ce matériel
se fatigue vite, investie peu son rôle individuel, sa place dans
l’harmonie générale essentielle à la mécanique générale. Ce
qu’il devrait faire. Il ne comprend d’ailleurs pas, ce matériel,
tout ce qu’on lui demande, alors de là à avoir le cœur à sa
mission principale…
La partie mécanisme
occupe une grande surface, un grand volume. C’est souvent la partie
cachée de l’instrument. Un mystère pour le public. La plupart du
temps le mécanisme est en sous-sol. Il est rare que le mécanisme
soit à l’air libre, un certain malaise pourrait survenir à la vue
des Corpdes plus ou moins fragiles, plus ou moins inconstants, plus
ou moins inégaux devant la douleur. Pour un clavier standard de
piano il peut y avoir autant de corpdes en sous-sol que de
spectateurs dans la salle. Une petite foule disposée. Le son remonte
par une série d’écoutilles subtilement réparties, un système
très élaboré. Des profondeurs de la salle, le son monte jusqu’aux
oreilles des mélomanes confortablement installés. Autant de corpdes
en sous-sol, que de corps dans la salle à l’étage. On peut le
dire.
En sous-sol, la
mécanique proprement dite se tient. Il faut donc distinguer les
corpdes pincés, les corpdes frappés, tirés ou étirés. Les
corpdes pénétrés. Ou étouffés. La plupart du temps les corps
servent à plusieurs offices, chacun est pincé aux organes
reproducteurs ou frappé régulièrement là où ça fait mal. On
tape à répétition pour certaine trilles. On pénètre plus qu’il
ne faut pour la hauteur d’un son. Pour cela, divers objets lisses
ou rugueux, selon, de divers diamètres sont introduits de force dans
les orifices des corpdes. Certains sont étouffés, pour cela on
utilise la pédale du milieu. Généralement on tire sur les organes
de la reproduction et cela suffit à produire un beau son, ceci dans
le cas de corpsdes neufs. En ce qui concerne les corpdes plus
anciens, subtilement tirer sur les parties pileuses suffit pour/à
quelques subtiles notes. Parfois un léger courant électrique est
envoyé sur les plombages dentaires, ceci dans le cas d’un solo
particulièrement véhément.
Lors d’un concert
voire même lors d’une répétition, il faut empêcher les bruits
annexes qui pourraient passer pour de fausses notes :
gémissements intempestifs, râles survenant, souvent, avant que le
corpde ne casse. Les pleurs rendent le son trop inégal, incertain,
fluctuant. Ces corpdes fragiles, il faut les changer régulièrement.
C’est bien l’inconvénient principal inhérent à ce genre de
piano. Un instrument neuf produira un meilleurs son contrairement à
un violon qui acquière ses qualités au bout de nombreuses années.
Un piano neuf sera plus vif à l’attaque qu’un instrument ancien
ou l’on sentira l’usure des corpdes et un léger flottement. Tout
est dans le doigté du pianiste.
(Extrait de: La grotte est égale à la source. Quant à l'organe qui clôt la discussion, ce n'est qu'humidifié qu'il se sent à l'aise /CY 2011)
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