"Promouvoir les « bienfaits de la vérité »
consiste à louer l'absence d'hypocrisie du projet pornographique :
tout montrer, ne rien cacher. Un projet digne des lumières au sens
propre, en quelque sorte. On y reconnaît la tradition moderniste.
Quand les adversaires de Madame Bovary, en 1857, accusaient le livre
d'appartenir à la peinture « réaliste », les Modernes
l'entendaient comme un compliment. A la même époque, des
photographies avaient été censurées en Angleterre parce qu'on les
trouvait « trop réelles », et Courbet en personne avait
dû essuyer le reproche de reproduire « l'inévitable
grossièreté de la nature » ; dans le cas du cinéma
porno, l'argument a deux facettes : l'absence d'affèteries dans
le filmé, l'absence d'affèteries dans le filmage . Mais les
deux sont tout aussi fragiles."
(Laurent Jullier)
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