vendredi 23 janvier 2015

La foire aux Femmes

« Quelques mois plus tard, à la fin du mois de janvier 1947, la direction du CNC informe directement la Société universelle de films que des protestations leur parviennent ces derniers temps. Elle craint que la réalisation de ce film ne mette en émois les populations vendéennes.
La réaction de la société à cette alerte est l'abandon : Nous avons nous-mêmes reçu diverses interventions s'opposant à la réalisation de ce film et nous avons renoncé définitivement à l'entreprendre.
Dans le dossier de censure du film conservé à bois d'Arcy, la société qui reprendra le projet a joint aux courriers qu'elle a adressés à la commission de précensure des copies des réactions de la Centrale catholique et d'ecclésiastiques à leur lecture du scénario, ce qui est parvenu à convaincre la commission de contrôle d'autoriser le tournage du film (La foire aux femmes). La relative approbation du curé de Nôtre Dame de Liez (Vendée), datée du 17 novembre 1948, a dû être décisive : » « Il y aura des critiques c'est entendu, mais ces critiques seront molles et de peu de portée, à mon avis elles n'ont pas leur raison d'être. De la façon dont est présenté la Foire aux femmes, à l'assemblée des mines à Chalans il n'y a absolument rien à dire. La scène qui se passe dans la niche d'amour des roseaux, telle qu'elle est présentée dans le manuscrit peut très bien passer. Elle est normale, et pas une rareté dans le marais ni même le bocage, toutefois les acteurs feront bien d'être sobres de gestes ou tout au moins de ne pas les pousser trop loin. En somme je ne vois rien qui m'offusque, ni qui puisse offusquer les gens qui n'ont rien de la pruderie de votre Léocadie. Sans être prophète, je crois pouvoir prédire à votre film un très grand succès. Si votre manuscrit est bien rendu et il le sera, je crois, vous mettriez de la féerie dans notre marais, tous les dialogues sont étincelants d'à-propos, de couleur locale et d'esprit. Les personnages sont plein de vie et sont fortement frappés d'une physionomie particulière. »

(Archives secrètes du cinéma Français 1945-1975 – Laurent Garreau)


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