« Quelques mois plus
tard, à la fin du mois de janvier 1947, la direction du CNC informe
directement la Société universelle de films que des protestations
leur parviennent ces derniers temps. Elle craint que la réalisation
de ce film ne mette en émois les populations vendéennes.
La réaction de la société à
cette alerte est l'abandon : Nous avons nous-mêmes reçu
diverses interventions s'opposant à la réalisation de ce film et
nous avons renoncé définitivement à l'entreprendre.
Dans le dossier de censure du
film conservé à bois d'Arcy, la société qui reprendra le projet a
joint aux courriers qu'elle a adressés à la commission de
précensure des copies des réactions de la Centrale catholique et
d'ecclésiastiques à leur lecture du scénario, ce qui est parvenu à
convaincre la commission de contrôle d'autoriser le tournage du film
(La foire aux femmes). La relative approbation du curé de Nôtre
Dame de Liez (Vendée), datée du 17 novembre 1948, a dû être
décisive : » « Il y aura des critiques c'est
entendu, mais ces critiques seront molles et de peu de portée, à
mon avis elles n'ont pas leur raison d'être. De la façon dont est
présenté la Foire aux femmes, à l'assemblée des mines à Chalans
il n'y a absolument rien à dire. La scène qui se passe dans la
niche d'amour des roseaux, telle qu'elle est présentée dans le
manuscrit peut très bien passer. Elle est normale, et pas une rareté
dans le marais ni même le bocage, toutefois les acteurs feront bien
d'être sobres de gestes ou tout au moins de ne pas les pousser trop
loin. En somme je ne vois rien qui m'offusque, ni qui puisse
offusquer les gens qui n'ont rien de la pruderie de votre Léocadie.
Sans être prophète, je crois pouvoir prédire à votre film un très
grand succès. Si votre manuscrit est bien rendu et il le sera, je
crois, vous mettriez de la féerie dans notre marais, tous les
dialogues sont étincelants d'à-propos, de couleur locale et
d'esprit. Les personnages sont plein de vie et sont fortement
frappés d'une physionomie particulière. »
(Archives secrètes du cinéma
Français 1945-1975 – Laurent Garreau)
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