samedi 19 mai 2012

Planter


"Saluts C.
 Dans Toute ma vie je crois n'avoir rien fait qui m'ait été plus précieux que "la cabane".
D'abord un pacte; le choix de ceux qui la construiront (la fraternité) et qui en auront l'usage, et de ceux qui assisteront aux travaux de loin et resteront à sa porte ... L'identification d'une "mine" pour les matériaux nécessaires à son élaboration; emprunts; vols acceptables. La plus part des démarches doivent être furtives et dissimulées. Avec un côté fourmi où des homoncules transportent sur leur dos des matériaux à la taille disproportionnée... La force incroyable de dresser quelques chose qui tient debout et qui "reste".
Je me souviens de l'ambiance intérieure de la cabane; du sentiment de pouvoir enfin comme n'importe quel adulte échapper aux regards, de disposer d'une sécurité ultime au cas où les menaces souvent répétées : " c'est chez moi ici; si tu n'es pas content tu peux prendre la porte..." se soient concrétisées... Je me souviens de sa fenêtre aboutissement architectural suprême et du sol de briques fauchées dans un entrepôt. Sous une brique, pour tout l'hiver, le cadavre du moineau apprivoisé sur lequel avait marché la voisine... première tombe de la communauté. Au printemps nous avons récupéré le squelette parfaitement nettoyé par les vraies fourmis, et sans que je me souvienne des évènements je crois que ce fût là la fin de l'aventure. Aventure communautaire de  sa construction et espace intérieur... la même chose finalement la sécurité d'un "abri" que ce soit dans la communauté des autres ou dans les planches de sa construction. Dés son début l'affaire est toujours celle de la fondation d'une république...
Bien aimé ce souci de la cabane… Même maintenant, et sans blaguer, ça reste mon mode désirable d'habitat. D'une certaine façon je crois avoir élaboré chez moi plusieurs cabanes (plus vrai pour l'atelier que pour ma chambre par exemple). A part ça, il a gelé hier et les tomates que j'avais mises en terre la veille ont bien reçu... Bon, se planter c'est toujours planter  non?"
Saluts à tous les deux.
J."
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire