Cher Ami
Régulièrement, il se peut, tout en croyant fermement à l’arrêt d’une telle pratique, que nous cherchions encore à nous cerner, comme le ferait un adolescent en piochant en lui, dans ses goûts personnels ses goûts aimés, ce qui semble le définir, au milieu de la tourmente du monde dans laquelle il se tient. Tente de se cerner ? Le corps est si compliqué qu’on ne le peut sans ressembler en fin de compte, ce qu’on rassemble est si décevant, si limité, à une méduse difforme ?
S’approprier, se lister pour se cerner en décryptant nos goûts personnels ? J’ai théoriquement (que vient faire la théorie dans ce domaine auto-exploratoire ?) passé l’âge évidemment, mais parfois quelque chose, une pulsion ou le contact avec quelqu’un réclament quelques uns des points centralisants qui seraient censés me définir. Des points à dire ? Quelque peu, oh rien de très singulier, je crois même que nous avons tous un peu de ce…, ce que certain appellerait l’éternel retour ou des choses comme ça, des désirs bien mystérieux, latents. En nous.
Exemple : Cette attirance délice trouvé dans les films qui traitent du voyage dans le temps, la plupart du temps des navets ou des gros machins hollywoodiens ou conçus pour une amérique qui se traite d’amérique. Scénario, allers et retours, narration idiote, nous nous y retrouvons tout à fait.
Quoi : Nous ne sommes pas d’ici ? Nous voulons être d’ici, ici et en même temps là bas, et voir ce que ça fait ? Nous sommes, nous voulons être dans le passage magique qui conduit de l’un à l’autre (très dangereux), là où nous soupçonnons un monde ? Ne faisons nous pas de ces voyages continuellement, parfois à notre insu ? N’avons-nous pas l’impression d’arriver d’un autre monde ? Ne sommes nous pas sans arrêt en-train d’aller voir de l’autre côté de revenir, de se voir aller plus loin ?
Technique magique (employée) souvent technique très pseudo-scientifique (ce genre de cinéma)…, jeter un œil sur nos propres traces ? Modifier ce qui est advenu, ce qu’on est en train de faire, le sujet d’ailleurs de chaque film, le centre le point central, toute action lui est reliée : modifier.
Une fois qu’on y a mis les pieds (c’est une grosse bêtise) il faut y retourner indéfiniment pour corriger et corriger encore (la nature se venge, nous sommes perdus). Modifier un acte, déplacer un objet… En ce qui me concerne je n’irai pas pour modifier, quoique, une fois qu’on y a mis les pieds…, je suppose que le réflexe vient automatiquement (la chute) ? « naturellement » ? Un réflexe afférent à notre insatisfaction chronique.
Dans un premier temps, ce serait : l’attirance du voyage lui-même puis pour observer les modifications dues au temps : paysages-architectures-êtres. Un besoin quelque peu morbide d’aller jeter un œil là ou ça nous dépasse largement, un œil curieux sur la disparition (en question).
Ce point de « goûts » que je viens de rédiger dans mon carnet en attendant mon rendez-vous avec « notre responsable des ressources inhumaines ». J’avais accepté ce rendez-vous pour voir à quoi peut « ressembler » « une responsable des ressources inhumaines » (une silhouette attirante en fait - il y a toujours du bon quelque part dans nos aventures - seulement la silhouette, pour le reste…), elle doit posséder et contrôler un soupçon de conscience de ce qui lui est interdit, un propos à propos de ce qui habite ces enveloppes qu’elle reçoit pour les conseiller sur leur avenir professionnel. Certes moi d’excellente humeur et dispositions ce matin beau et frais et doux et printanier, …dans la salle d’attente donc à noter ceci qui vient là en dessous et qui n’a rien avoir avec cela, près de la pile de revues de catalogues de plaquettes surtout, « haa les plaquettes ». Rien à voir…, on trouvera toujours des ponts, certes.
Bien à toi, C.
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