Cher ami
Tu t’inquiètes pour mon rétroviseur et ce qui lui est afférent (j’ai déjà utilisé trois fois afférent cette semaine, c’est trop) et par extension ma voiture, puis moi et ce qu’il y a à l’intérieur, bien vu: tout rentre dans l’ordre qui est le mien, le garagiste-rebouteux le remet en place sans effort (*), je préviens le commissariat, jeudi, « les contrevenants » seront seulement/justement sermonnés. Aucun intérêt de se mettre à leur place, personne ne veut en fin de compte que l’on se mette à sa place, c’est à affiner mais en gros...
(*) Par habitude professionnelle plus que par force car il est épuisé, quand on lui fait remarquer, il est moins désagréable, plus disponible, simplement dans l’économie du geste et de la parole, survivre comme chef d’atelier…, à la journée en cours.
Relire les objets : Je te parle de mon rétroviseur remis en place par le garagiste-rebouteux en « un tour de mains », comme d’autres de leurs ongles américains ou de leur portable neuf et du prochain plus neuf encore puisque futur. Préoccupations plates, classiques, banales ? Rien d’autre à tirer oralement de ce réel plat ?
Parler écrire comme on philosopherait (ici le conditionnel de la pudeur et de l’hypocrisie) dans le plus quotidien des éléments ? L’intérêt certainement de commenter, d’interroger sans cesse les objets (comme les textes qui les accompagnent) encore et encore et les gestes qui leur sont afférés (cette fois-ci c’est trop !).
Je continue de parler pour montrer (le change) que ce récent passé ne m’émeut pas le moins du monde, mais j’ai les mâchoires serrées, ça doit faire un drôle de bruit aux oreilles ce discours voulu et retenu… (tu ne peux pas m’entendre).
J’ai reçu le prospectus de notre cher Centre de
« …et ceci répond à ce dont nous manquons le plus : des mythes. Des mythes tout simplement pour avoir le plaisir de les déconstruire. »
Et ainsi la connerie sera bien gardée. Vache Kiri des mythes, c’est tellement plaisant et joli. Cet individu-théoricien(?) construit son propre mythe au réveil : « Je », dit-il stupide. Celui qui réclame des mythes ne peut être qu’un idiot ou un inconscient, de même il peut prendre une star sur le coin de la gueule puisqu’il y croit, il attend qu’elle tombe du ciel d’Hollywood, de paris match ou du Petit journal, ou « en toute simplicité » béat devant le mythe de la centrale nucléaire à laquelle il peut rattacher un mythe ancien destructif, spectaculaire, indispensable au genre…
Qui peut s’intéresser encore aux mythes et pour quelle utilisation ? Si ce n’est pour les retombées, les graves retombées ? Les mythes ont fait leurs preuves et leurs mauvaises preuves. Il suffit. « Pour actionner la chasse d’eau il suffit de pousser puis de relâcher », limpide.
Ça bruit, ça jacte ça ne cesse : « Ferme ta gueule ! » le plus pur des comment taire.
Et la suite :
Evidence : Il faut sourire aux jeunes enfants non pas pour leur cacher la rudesse du monde mais pour leur donner envie de l’habiter.
Tourte aux blettes : Comme n’importe quelle haridelle-carne qui ne veut finir sans beauté, je me satisferais grandement des paroles d’un philosophe même déchu, si je m’écroulais pris de vertige, sur le pavé niçois.
Samedi : Une assemblée soudaine autour d’une petite table : « …qu’est qu’il vend ?... » « …haa c’est un poète… ! »
Catastrophe lointaine : On découvre ainsi sur le tard qu’un japonais pris individuellement, et talonné par un journaliste + une équipe télé insistante, peut pleurer. Si.
Révolution dans mon espace ma trajectoire : ce soir en rentrant de l’usine, improvisation de la courbe, mon compas géant, ce qui n’était jusque là que de semi variantes, à gauche ou à droite d’un poteau, avion ( de rêverie) quand il fait sec, dériveur (de même) lorsque la pluie est aidée par un petit vent plaisant, ce soir grande courbe nouvelle lumière, je change de parcours pour arriver au même endroit.
Bien à toi, C.
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