jeudi 3 mars 2011

Suis plongée

----- Original Message -----
Sent: Friday, February 25, 2011 5:37 PM
Subject: Grozdanovitch

"Suis plongée dans la lecture de "Petit traité de désinvolture" de Denis
Grozdanovitch (tu connais ?), et en lisant ces passages , je n'ai pu
m'empêcher de penser à toi, bien entendu, ou plutôt à certains de tes
textes, films ou citations
"Ces considérations vélomotorisées devaient être brutalement interrompues
par le surgissement, pour le coup intempestif, d'un agent de la force de
l'ordre, qui me fit ranger sur le bas côté et se mit en demeure de me
commenter le paradoxe de Zénon selon les vues de la Préfecture de Police,
m'expliquant la présence non-réglementaire des tortues sur les voies
rapides, me signalant sans ménagement ma très faible cylindrée (remarque
désobligeante qui ne parvint pas à m'humilier), pour finalement se mettre à
me dresser procès-verbal. Comme, d'autre part, j'avais beau loucher
désespérément de tous côtés, je n'entrevoyais aucune feuille de rhubarbe
géante, ni aucun interstice éléatique providentiel où me soustraire à la
dite verbalisation, je ne trouvai rien de mieux que de reprendre secrètement
le fil de mes songeries." p.241

Et toujours dans le même livre une citation de Montaigne, Apologie de
Raymond Sebond, Livre II, p. 429 et 430
"La présomption est notre maladie naturelle et originelle. La plus
calamiteuse et frêle de toutes les créatures c'est l'homme, et quant et
quant la plus orgueilleuse. Elle se sent et se voit logée ici, parmi la
bourbe et le fient du monde, attachée et clouée à la pire, plus morte et
croupie partie de l'univers, au dernier étage du logis et le plus éloigné de
la voûte céleste avec les animaux de la pire condition des trois ; et se va
plantant par imagination au-dessus du cercle de la lune et ramenant le ciel
sous ses pieds. C'est par la vanité de cette même imagination qu'il s'égale
à Dieu, qu'il s'attribue les conditions divines, qu'il se trie soi-même et
sépare de la presse des autres créatures, taille les parts aux animaux ses
confrères et compagnons, et leur distribue telle portion de faculté et de
force que bon lui semble. Comment connaît-il, par l'effort de son
intelligence, les branles internes et secrets des animaux ? Par quelle
comparaison d'eux à nous conclut-il à la bêtise qu'il leur attribue ?
Quand je joue à ma chatte, qui sait si elle passe son temps de moi plus que
je ne fais d'elle ?"

Voilà la semaine est finie, passez un bon week-end et à mercredi soir chez
B. Bises,

AM

...merci pour tout ça (bonsoir!), souviens toi, la citation (la fin de cet
extrait) de Montaigne, ton JF l'a lu dans un de mes film (D'une patience sans
nom)... là c'était tiré de Derrida (sur mon bidet), bises à mercredi donc,
Cl."


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