« Pour le 9 novembre, commémoration de « la chute du mur », nous proposons de visionner le film des Lumières, les frères, « le Mur ». Nous serons alors, accusés de pessimisme comme souvent, il faudra dire, d’un solide pessimisme. Nous ouvrons notre bec pour signaler simplement, comme il est, aisé finalement de reconstruire un mur. Comme certains le souhaiteraient. En moins de temps que pour le détruire en tout cas, …il suffit de passer le film à l’envers. Voila qui est simple non ? Ce ne sont pas les archives qui manquent sur le sujet. S’il en manque, si le mur se présente alors comme une succession de pointillés, il suffira de faire des copier-coller, de boucher les trous avec ces copies à coller. Qui remarquera que certaines pièces…, car les originaux furent emportés plus à l’Ouest, trésors achetés et rapportés, …ne sont que les clones d’elles-mêmes ? Les trous auront disparus. Chacun, par ailleurs, est prié de ramener le morceau de mur qu’il à acheté sur les lieux de
Cette époque du souvenir d’une époque est révolue. Bouchons les trous de l’histoire avec d’autres trous. Des trous s'il en reste, avec les originaux véritables. Voir plus haut. Ou lancer sur je-ne-sais-qui, ce fragment rapporté par l’ancêtre, déjà, car aujourd’hui on ne sait plus lancer et sur qui, cette perfection généralisée des êtres et des faits nous aveugle, on n’en voit absolument pas l’intérêt ni la fin ni le commencement, qu’y faire ? Dans le lieu-que-l’on-veut et vers-qui l’on veut, nous lancerons.
Cette sorte de puzzle irrégulier pour le coup serait l’occasion de rencontres. D’amitiés. De club. Peut-être. Ou de processions, de rituels, tout cela, ce cela festif® et convivial® revenant revenant faisant trace festive renouvelable, et si vite, boucle joyeuse dès qu’un mur tombe ici ou là. Mais une fois d’un côté et de l’autre, du mur de nouveau bien colmaté, qu’avons-nous prévu de faire ? Et bien de recommencer, de tout recommencer depuis le début, hop ! Des décennies de malheur…, puis ça se libère au sud. Quelques temps après ça se libère au nord…, puis un soir le douanier reçoit des ordres contradictoires et c’est la fin des fins, un défilé ininterrompu qui défile dans le même sens. Certains veulent revenir dans la nuit, le bébé dormant étant resté à la maison, ils ne le peuvent plus. Le douanier reçoit encore l’autorisation d’ouvrir dans l’autre sens, encore des contradictions. Mais la véritable Histoire est là, magnifique et mouvante.
Ensuite on détruit on découpe on note et on recolle et hop ! Ainsi de suite. Hop ! …ce Hop ! ne convenant décidément pas du tout à quelque chose d’aussi lourd que l’on colle. Le problème, vraiment une épine demeurée où il ne faut pas, c’est l’avant, toujours l’avant, les mauvaises passes, l’histoire-l’état, l’état de l’Histoire, ce perpétuel et violent contraste du convivial-festif® et de la macération de masses-contraintes. Peu renseignées. »
(Amandine Verdo – Frontières chevauchements clarté)
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