samedi 5 février 2011

Poète ranplanplan



« La passion est meilleure que le stoïcisme et la simulation, que la sincérité même dans le mal, est meilleure que l’égarement de soi dans la moralité de la tradition, que l’homme libre peut être bon autant que méchant, mais que l’homme servile est une honte pour la nature et qu’il n’a de part à nulle consolation céleste ou terrestre; enfin que quiconque se veut libre doit le devenir par soi même, et que pour personne la liberté n’est tombée du ciel comme un don miraculeux. « Sois un homme et ne me suis point – ne suis d’autre que toi-même ! Toi-même ! » Qui le veut ? Nous devons tout mettre en œuvre pour s’écarter du tambour qui réunie les foules. Ne nommons pas cet illustre poète contemporain, qui, de façon singulière apporta une pierre dense et conséquente à la modernité, et cet autre encore, et encore cet autre, ces gloires qui, vieillissant, reviennent dans le giron quaffectivement ils n’ont jamais quitté, chacun pour le bonheur de tous, avec délice (délice de vieillard ?), ils reviennent dis-je, au rythme et à la musique de la poésie rimé, cette poésie où l’être compte plus qu’il ne marche, en font l’apologie, se relient ainsi et ils le précisent, non seulement le disent mais le répète, s’en gargarisent, au grand rythme universel, au grand rythme historique de l’histoire de la poésie qui berce le monde fourbie de l’oubli, celle qui relie reliait les être d’une communauté, mieux qu’une messe, avec ce soupçon cette pellicule dyonisiaque et païenne tout de même, qui les conserve un petit peu jouisseur à nos yeux, un petit peu frondeur, ce qui nous émeut, un tout petit peu comme il ne faut pas. Pourtant, ceux-ci demanderont un prêtre au chevet de leur mort, à coup sûr. Messe dont nous nous éloignons, messe qui toutefois fait battre chacun au rythme de tous, par le seul fait que la mémoire de chacun et mémoire consolatrice naturelle, se réclame de la répétition en rythmes et habitudes, se réclame sans lutter le moindre, de la grégarité, ô grégarisme, son jus. Ces autres plus jeunes, de poètes nos contemporains, donnent dans la litanie, ayant découvert une autre forme propre au siècle, mais litanie oblige ils litanisent et s’appuient, cela doit tenir en éveil la foule qui écoute, qui en attend du rythme plutôt que du chaos. Je m’endors.

(Anonyme XIXe).

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