lundi 28 février 2011

Dix Ours à Medicine Lodge en 1867

« Il ya des choses que vous m’avez dites et que je n’aime pas. Elles ne sont pas douces comme le sucre, mais amères comme la courge. Vous dites que vous voulez nous mettre dans une réserve, nous construire des maisons et des postes médicaux. Je n’en veux pas. Je suis né dans la prairie où le vent soufflait librement et il n’y avait rien pour briser la lumière du soleil. Je suis né là où il n’y avait pas de clôtures, où tout respirait librement. Je veux mourir là-bas et non entre des murs. Je connais chaque rivière et chaque bois entre le Rio Grande et l’Arkansas, j’ai chassé et vécu dans ce pays. J’ai vécu comme mes pères avant moi, et, comme eux, j’ai vécu heureux. Quand j’étais à Washington, le Père Vénérable m’a dit que toute la terre des Comanches était nôtre et que personne ne nous empêcherait d’y vivre. Alors pourquoi nous demandez-vous de quitter les rivières et le soleil et le vent pour aller vivre dans des maisons ? Ne nous demandez pas d’abandonner le bison pour le mouton. Les jeunes hommes ont entendu parler de tout cela et ils sont tristes et fâchés… N’en parlez plus. J’aime appliquer les propos que je reçois du Père Vénérable. Quand je reçois des biens et des cadeaux, moi et mon peuple nous réjouissons car cela montre qu’il nous voit d’un bon œil. Si les Texans étaient restés en dehors de mon pays, la paix aurait pu régner. Mais là où vous nous dites que nous devons vivre maintenant, c’est trop petit. Les texans ont pris les endroits où l’herbe était la plus épaisse et où le bois était le meilleur. Aurions nous gardé cela nous aurions peut-être fait ce que vous nous demandez. Mais il est trop tard. L’homme blanc a pris le pays que nous aimions et nous ne souhaitons plus qu’errer sur les prairies jusqu’à notre mort. Tout ce que vous me dites de bon ne sera pas oublié. Je le porterai aussi près de mon cœur que mes enfants, et cela reviendra sur ma langue aussi souvent que le nom du Grand Esprit. Je ne veux pas que du sang coule sur ma terre et souille l’herbe. Je veux qu’elle reste nette et pure, et je fais le vœu que tous ceux qui viendront à passer parmi mon peuple puisent trouver la paix en arrivant et la laisser en partant. »

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